De quel amour aime donc la tendresse ? Cet amour est le pur laisser-être qui coïncide avec la volonté et la poussée la plus pressante du désir que l'autre soit, et sorte du piège de tristesse et avance gaiement sur sa voie ; mais c'est désir sans hâte et comme sans désir, poussée qui ne pèse rien, appel qui sait demeurer en silence. C'est l'espace offert et le temps libre, afin qu'il y ait place et temps pour la Voie. C'est préférer que l'autre soit, plutôt que non. C'est l'émerveillement qu'il soit, tel qu'il est. C'est croire en lui plus qu'il n'y croit lui-même. C'est espérer avec foi que sa voie s'ouvre devant lui et qu'il y sera bon et puissant. C'est l'aimer ni de tête, ni de cœur, ni de vouloir - mais avant ! Puisque si quelqu'un aime ainsi, son amour est lui-même, tout entier là. Et c'est lui-même tout entier là, s'effaçant, pour que demeure seulement, à qui la désire,...