« Vite ! » - « Pas l’temps ! » -« Dépêche-toi ! » - « C’est pas l’moment »… Suis-je esclave du temps ? -- Non si je comprends tout ce qu’il est vraiment : Non pas seulement une somme de minutes, d’heures ou d’années Qu’on cherche constamment à compresser pour plus de rentabilité, Mais tellement plus, tellement mieux, au point qu’il peut mener jusqu’à l’éternité. Quand il m’arrive de lâcher prise, et de remettre le temps en perspective, Alors je peux découvrir l’attente féconde qui aboutit au moment ajusté : Comme ces neuf mois de présence inaccomplie en la mère, Et son attente patiente, paisible et confiante du trésor annoncé, Jusqu’à l’incroyable arrivée, enfin, de la merveille du monde ! Le temps devient alors un début, une genèse, un projet, un avenir, Une espérance, parfois déçue, mais toujours renouvelée, Un don total, jusqu’à l’oubli de soi si léger à porter, un objectif unique : L’avenir offert, inconnu car donné, jusqu’à l’accomplissement d’une autre réalité.