Quel que soit le continent, le désir le plus impérieux d'un pauvre, c'est d'être respecté. Nous touchons ici la condition essentielle de toute action humanitaire : témoigner à tout être humain un égal respect. Ce respect exige la prise en considération de la pensée de l'autre. En aucun cas il ne faut imposer la nôtre. Chaque être humain a sa valeur, quel que soit son niveau social, intellectuel, financier, sa couleur de peau, son âge, l'état plus ou moins catastrophique où il se trouve. Chacun est un frère, une sœur en humanité. Qu'il soit alcoolique, drogué, sidéen, détenu, il a droit à des égards. Il a même le droit de refuser ce qui nous paraît, à nous, être son bien. Nous n'avons pas à faire pression sur lui. En insistant, nous risquons de briser le dernier fil qui le retient à l'existence : sa liberté de choix. Moi qui suis toujours pressée, prête à pousser les choses et les gens pour avancer rapidement, j'ai appris que le pauvre me deman