Texte : Oser parler – Jeanne Signard
Entre ce que je pense, ce que je ressens et ce que je vais dire, il y a le discernement de ce qu’il convient que je dise dans le respect de moi-même et des autres. Vais-je ouvrir, ou entrouvrir les barrières de mon jardin secret ? N’en ai-je pas perdu les clefs ? Si je "prends la parole" trop vite, là sur le chaud, n’est-ce pas plutôt la parole qui va me prendre et m’emporter au-delà ou à côté de ma pensée ? Et avant de parler, vais-je trouver les mots pour le dire ? Certaines personnes ne peuvent penser qu’en parlant. On les appelle des verbomoteurs. D'autres ne peuvent parler qu’après avoir donné forme à leur pensée. Certains verbomoteurs feraient bien d’en profiter aussi pour ajuster leur parole à leur pensée et ainsi éviter les diarrhées verbales qui trop souvent polluent la conversation et confisquent tout le temps de parole. Sans compter que ce manque de contrôle peut laisser s’échapper une parole inconvenante qui conduit souvent son auteur à