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Affichage des articles associés au libellé Mort

Comme un papillon - Père André-Marie

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Photo "Prends ton envol beau papillon" de MarieYelahiah   Chaque fois que j’essaie de me libérer des ombres pour me laisser envahir par ta lumière, c’est ta Résurrection qui m’envahit. Une folle espérance, alors, me donne envie de vivre, me met « en vie » de vivre et bouscule l’ombre des tombes (...). Parce qu’en toi, un jour, libéré de ma gangue, je m’éveillerai « papillon ». Chaque fois que j’accepte, au lieu de les subir, les petits renoncements quotidiens, mes petites morts quotidiennes ; chaque fois que je m’efforce de transformer ma mauvaise humeur en sourire, c’est la Résurrection qui entre dans ma vie. Alors, comme un papillon, je meurs et je deviens...

Lettre à mon ami Teilhard de Chardin

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   Ecrite sur le Chemin de Compostelle Celui qui est parti, ne le cherchez pas en arrière, Ni ici, ni là, ni dans les vestiges matériels Qui vous sont naturellement chers. Il n'est plus là, il ne vous attend plus là. C'est en avant qu'il faut le chercher, Dans la construction de votre vie renouvelée. Soyez-lui fidèle là, Et non dans une sentimentalité rétrospective Qu'il faut avoir le courage de briser… Sa véritable trace n'est pas Dans certaines manifestations de son activité. Sa disparition, si douloureuse qu'elle puisse être, Doit vous libérer, non vous déprimer. Non pas oublier, mais chercher en avant. Malgré tout ce que vous pouvez ressentir ou croire, Reconnaître avec évidence, que votre vie doit se poursuivre.

La mort d'un enfant - Roland Giraud

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- Credit Image Creative commons - J'ai connu la détresse. Parce qu'un enfant, c'est la chair de sa chair. Perdre un enfant, c'est le grand malheur par excellence. Car c'est une chose qui n'est pas naturelle. ... Les moyens de m'en sortir ? ... On continue à vivre, à travailler. On peut vivre blessé ! Même si, dans mon cas, beaucoup de gens se sont mis à changer de trottoir. De très bons copains m'évitaient, et m'évitent encore, parce qu'ils ne savent pas quoi dire. Que dire au copain qui change de trottoir neuf ans après la mort de Géraldine ? j'ai envie de lui dire : "si cela t'était arrivé à toi, je t'aurais appelé." Je ne vois pas pourquoi on s'appelle quand ça va bien, et pas quand ça va mal. Quand ça allait bien, j'avais des dizaines de copains. La compassion, c'est demander à l'autre : "Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour toi ?" Oui, je pense que l'on ...

Les questions - Eric-Emmanuel Schmitt

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  Les questions les plus intéressantes restent des questions. Elles enveloppent un mystère. A chaque réponse, on doit joindre un "peut-être" Il n'y a que les questions sans intérêt qui ont une réponse définitive. -  Vous voulez dire qu'à "Vie", il n'y a pas de solution ? -  Je veux dire qu'à "Vie", il y a plusieurs solutions,    donc pas de solution. -  Moi, c'est ce que je pense,    il n'y a pas de solution à la vie,    sinon Vivre.

Le train de ma vie - Jean d'Ormesson

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À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage… Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’aurevoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser qu...

Texte : La vie est courte - Maurice Zundel

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  Qu'est-ce que nous faisons de notre vie ? Nous nous cherchons, nous nous fuyons, nous nous rencontrons par intermittence et n'arrivons jamais à boucler la boucle, à nous définir nous-mêmes, à savoir qui nous sommes... On n'a pas le temps, la vie passe si vite, on est occupés par les soucis matériels ou par les divertissements... Et finalement la mort arrive, et c'est devant la mort qu'on prend conscience que la vie aurait pu être quelque chose d'immense, de prodigieux, de créateur.  

Comme si Dieu n'existait pas - Maxime Piolot

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Pour oublier le temps qui passe, le tourbillon de nos angoisses, nous choisissons d'être frivoles, heureux de suivre nos idoles, Comme si Dieu n'existait pas. La liberté nous est donnée, comment ne pas la piétiner ? Lequel de nous a-t-il chanté le hasard, la nécessité, Comme si Dieu n'existait pas ? Pour avoir inventé l'amour, nous poursuivons le rêve fou de Prométhée, bonheur de feu, nous nous croyons maître du jeu, Comme si Dieu n'existait pas. Quand vient la fin des illusions, nous voilà seuls, nous frissonnons ! Quelle morsure de disparaître et de ne plus jamais renaître, Comme si Dieu n'existait pas. Tu as rêvé d'humanité, toi que j'admire à en pleurer, tu t'es donné tu t'es battu sans l'espérance d'un salut, Comme si Dieu n'existait pas. - Disque "Les Fruits du silence" -

Finir de vivre n'est pas mourir d'avance - Paul Ricœur

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  La mort fait partie de la vie. Mais il y a un danger dans notre société c'est de considérer une tierce catégorie, qui serait celle des mourants : ni tout à fait vivant, ni tout à fait mort, mais qui sont plutôt du côté des morts car on les appelle mourants. C'est important d'associer le mot "vie" au thème de la souffrance parce que c'est bien d'un vivant en fin de vie dont nous parlons, et non pas de quelqu'un qui serait comme déjà mort. La vie est aussi faite de souffrance physique et/ou psychologique... Dans l'existence humaine, il y a nécessairement de la souffrance. Nous avons un corps, et il est soumis à la maladie, aux influences intérieures et extérieures, à la vieillesse, et on ne peut pas prétendre échapper complètement à la souffrance. Une vie qui ne connaîtra pas de malheur pourrait signifier que l'on vit de manière très superficielle, très euphorique et j'ajouterai même, très toxicomaniaque. Alors comment fa...

C'est Simon ! - Charles Delhez

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Chaque jour, on voyait un vieux bonhomme tout voûté pénétrer dans l’église du village, sur le coup de midi, quand sonnait l’angélus. Il n’y restait pas longtemps, mais il n’aurait jamais manqué ce rendez-vous. La sacristine, qui habitait sur la place, le voyait entrer et sortir presque aussitôt. Inquiète, elle avertit Monsieur le Curé. Intrigué, il décida de se poster derrière une colonne et d’observer : notre ami entrait, allait jusque devant l’autel, faisait une génuflexion pleine de dignité et s’en retournait. Plusieurs jours de suite, le curé observa le même rite. Il interpella enfin le mystérieux visiteur : "Que fais-tu là ? - Je viens faire ma prière, Monsieur le Curé. - Elle n’est pas très longue… - Je sais. Je ne suis pas capable de mieux, mais elle Lui suffit. - Tu n’as même pas le temps de réciter un Ave Maria ? - Oh non ! Je dis simplement : 'Bonjour Jésus, c’est Simon !" Un jour, on ne vit plus Simon. La vieillesse gagnait du terrain... On l’ava...

Citation : Un agonisant - Jean Rodhain

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  Un agonisant d'aujourd'hui, même soigné gratuitement, reste un agonisant, avec ses longues heures de débat devant la mort et le jugement. Il agonise exactement comme le mourant du XVIIe ou du IIIe siècle. Il s'agit de l'aimer et de l'entourer comme autrefois. Il n'y a rien de changé. ______________________ Photo : "Mort de Léonard de Vinci" de François-Guillaume Ménageot (1744-1816)

Bombe ou charité ? - Raoul Follereau

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  - à propos de la bombe atomique dans les années quarante... (mais aussi peut-être aussi pour nos autres "bombes" d'aujourd'hui ?) Au moins maintenant, c'est simple, et il n'y a plus de place pour ceux qui tergiversent ou temporisent... Aujourd'hui, il faut choisir, tout de suite et pour toujours. Ou les hommes vont apprendre à s'aimer, à se comprendre et où l'homme enfin va vivre pour l'homme... ou bien les hommes disparaîtrons tous, et tous ensemble... Pourtant tout cela se trouvait dans la création... Dieu a permis que l'homme apprit à désagréger l'atome, et l'a laissé libre d'en faire ce que lui conseillait son cœur. Si l'homme le veut, c'est à son service une source inépuisable d'énergie et de chaleur : Bientôt, plus personne n'aura froid, plus personne n'aura faim. Mais si l'homme le veut aussi, c'est la disparition de l'espèce humaine ! Sur l'arbre de la science ...

Métamorphoses de vie - Christiane Singer

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Dans "Les âges de la vie", j'ai tenté de montrer ces métamorphoses de l'être au cours de la vie. Il est évident que tout cela ne vaut que si l'on a appris en cours d'existence, à mourir. Et ces occasions nous sont données si souvent ; toutes les crises, les séparations, et les maladies, et toutes les formes, tout, tout, tout, tout nous invite à apprendre et à laisser derrière nous. La mort ne nous enlèvera que ce que nous avons voulu posséder. Elle n'a pas de prise sur le reste. Et c'est dans ce dépouillement progressif que se crée une liberté immense et un espace agrandi, exactement ce qu'on n'avait pas soupçonné. Moi j'ai une confiance immense dans le vieillissement, parce que je dois à cette acceptation de vieillir une ouverture qui est insoupçonnable quand on n'a pas l'audace d'y rentrer.

Les fleurs et la mort - Christian Bobin

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  Nous recevons la nouvelle de la disparition d'un être aimé comme l'enfoncement d'un poing de marbre dans notre poitrine. Pendant quelques mois nous avons le souffle coupé. Le choc nous a fait reculer d'un pas. Nous ne sommes plus dans le monde. Nous le regardon. Comme il est étrange. Le moins absurde, ce sont les fleurs. Elles sont des cris de toutes les couleurs. La moindre pâquerette cherche désespérément à se faire entendre de nous. Sa parole c'est sa couleur.  Quand tu es morte, je suis devenu un drogué des fleurs. J'en mettais partout dans ma maison. Le monde, dont ta mort m'avait détaché, tournait lentement comme une boule noire dans le noir mais il y avait cette insolence colorée des fleurs, ce démenti jaune, blanc, rouge, bleu, rose au néant monocorde... Le poing de marbre s'est retiré de ma poitrine. Je suis revenu au monde comme l'enfant presse son visage contre la vitre. Le monde n'aime pas la mort. Il n'aime pas non plus la vie....

Texte : Temps de l'évolution - Voltaire

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Il faut vingt ans pour mener l’homme, de l’état de plante où il est dans le ventre de sa mère, et de l’état de pur animal, qui est le partage de sa première enfance, jusqu’à celui où la maturité de la raison commence à poindre ! Il a fallu trente siècles pour connaître un peu sa structure ! Il faudrait l’éternité pour connaître quelque chose de son âme ! Il ne faut qu’un instant pour le tuer !

A soir de ma vie - Michel Scouarnec

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  Je n'ai pas autre chose à te demander Que ce que déjà tu m'as donné Des chants d'oiseaux chaque matin Des fleurs qui s'ouvrent au printemps Champs de pavots du mois de mai Bouquets de rires aux carrefours Des amitiés d'éternité Deux mains ouvertes aux veines bleues Un avenir déjà présent Des grappes mûres à cueillir Un goût de miel au crépuscule Un ciel de juin au bleu de rose Un merle noir au rire bleu Des fleurs d'abeilles aux ailes bistre Des fleurs de blé adolescentes Un cri de grive dans le soir Perle de lune au ciel de mer Froissement d'ailes veloutées Une peau grise aux grains de blé Les doigts du lierre qui s'enroulent Une crécelle troglodyte Un air si bleu de crépuscule Qu'on en boirait jusqu'à voler Douceur de vivre au goût de mort Mort qui s'efface et qui s'endort Rire ... Vivre … Rire ... Vivre... Nuit d'aurore… Nuit d'aurore ... Éternité ... Éternité ...

Texte : Ressusciter - Michel Hubaut

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Qu’est-ce que ressusciter ? C’est quitter notre corps de chenille collée à la terre et devenir papillon aux ailes déployées dans la lumière. Quitter le côté ombragé de la vallée et découvrir son versant ensoleillé. Rompre les amarres de notre planète Terre et voguer vers l’océan de l’infini. Abandonner les limites du temps qui fuit et entrer dans l’éternel aujourd’hui. Briser le cercle étroit de la famille et être accueilli par une multitude de sœurs et de frères. Comprendre les mystères de la création devant la beauté de son ultime réalisation. Se laisser fasciner par un buisson ardent et devenir fou d’amour en le contemplant. Continuer de grandir en lumière et vie dans le rayonnement créateur de son esprit. Communier à une multitude de visages transfigurés et s’émerveiller de la légèreté de notre corps lumineux. Moissonner les gerbes d’amour dans la joie semées dans la douleur et les larmes, autrefois. Se sentir envahi par une surabondance d’amour que nous ...

Texte : Une vie - Maxime Piolot

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Une vie Rien qu’une vie C’est si peu mon Dieu Pour qui ouvre les yeux Une vie Rien qu’une vie C’est si peu mon Dieu On commence à aimer Vraiment A ne plus gaspiller Le temps Comment désaltérer En nous L’enfant dénaturé Jaloux ?  On voudrait achever L’ouvrage Parfois même arracher Des pages On voudrait oublier Son âge Un matin s’éveiller Plus sage On a juste effleuré La terre Simplement apporté Sa pierre On voudrait ranimer La flamme Ne jamais sacrifier Son âme 

Prière : L'amour est fort comme la mort - Baudouin de Ford

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Forte est la mort, puisqu'elle peut nous enlever le don de la vie. Fort est l'amour, puisqu'il peut nous ramener à un meilleur usage de la vie. Forte est la mort, puisqu'elle a le pouvoir de nous dépouiller de notre corps. Fort est l'amour, puisqu'il a le pouvoir d'arracher à la mort ce qu'elle nous a pris, et de nous le restituer. Forte est la mort : aucun homme ne peut lui résister. Fort est l'amour, au point de pouvoir triompher d'elle, de briser son aiguillon, de mater ses efforts, de changer sa victoire en défaite. ... L'amour est fort comme la mort, car l'amour du Christ est la mort de la mort. C'est pourquoi il dit : Je suis ta mort, ô mort ; enfer, je serai ta morsure. De même, l'amour dont nous aimons le Christ est fort, lui aussi, comme la mort, puisqu'il constitue à sa manière une mort: une mort où prend fin la vie ancienne, où les vices sont abolis, et abandonnées, les œuvres mortes. .....

Texte : Les fleurs et le deuil - Christian Bobin

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Quand tu es morte, je suis devenu un drogué des fleurs. J'en mettais partout dans ma maison. Le monde, dont ta mort m'avait détaché, tournait lentement comme une boule noire dans le noir mais il y avait cette insolence colorée des fleurs, ce démenti jaune, blanc, rouge, bleu, rose au néant monocorde... Le poing de marbre s'est retiré de ma poitrine. Je suis revenu au monde comme l'enfant presse son visage contre la vitre. Le monde n'aime pas la mort. Il n'aime pas non plus la vie. Le monde n'aime que le monde. Il a donc repris toute sa place. Presque : je n'oublie pas ce que m'ont dit les fleurs en ton absence. Car j'ai fini par les entendre. La vie est à peu près cent milliards de fois plus belle que nous l'imaginons - ou que nous la vivons. Je vois la vigne vierge à la fenêtre. Des souffles colorés traversent le pré Les fleurs sont les premières gouttes de pluie de l'éternel. ________________ - Photo "fle...

Texte : Vie et mort - Etty Hillesum

Regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir la vie. A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d'une vie complète et en l'y accueillant on élargit et on enrichit sa vie.