Cri de pauvre : La mort d'un enfant - Roland Giraud

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J'ai connu la détresse.
Parce qu'un enfant, c'est la chair de sa chair.
Perdre un enfant, c'est le grand malheur par excellence.
Car c'est une chose qui n'est pas naturelle. ...

Les moyens de m'en sortir ? ...
On continue à vivre, à travailler.
On peut vivre blessé !
Même si, dans mon cas, beaucoup de gens
se sont mis à changer de trottoir.
De très bons copains m'évitaient,
et m'évitent encore,
parce qu'ils ne savent pas quoi dire.

Que dire au copain qui change de trottoir
neuf ans après la mort de Géraldine ?
j'ai envie de lui dire :
"si cela t'était arrivé à toi, je t'aurais appelé."
Je ne vois pas pourquoi on s'appelle
quand ça va bien, et pas quand ça va mal.
Quand ça allait bien, j'avais des dizaines de copains.

La compassion, c'est demander à l'autre :
"Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour toi ?"
Oui, je pense que l'on doit partager la peine.
Cela fait partie de l'amour d'autrui.

- Lu dans le mensuel "Panorama" -

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