Texte : Développement ou bonheur ? - José Mujica

Nous ne pouvons pas continuer, indéfiniment,
à être gouvernés par les marchés ;
Nous devons gouverner les marchés. ...
Les anciens penseurs Épicure, Sénèque,
et même les Aymaras disaient :
"Celui qui est pauvre n'est pas celui qui possède peu,
mais celui qui a besoin de beaucoup
et qui désire toujours avoir davantage." ...

Mes compatriotes se sont battus pour obtenir
la journée de travail de huit heures.
Aujourd'hui, ils travaillent six heures.
Mais celui qui travaille six heures
doit cumuler deux boulots :
donc il travaille encore plus qu'avant.

Pourquoi ?
Parce qu'il a accumulé les crédits à rembourser :
la moto, la voiture... toujours plus de crédits.
Et quand il a fini de payer, c'est un vieillard
perclus de rhumatismes, comme moi,
et la vie est passé.
Je vous pose la question.
Est-ce que c'est cela, la vie ?

Nous touchons ici au cœur du problème
Le développement ne doit pas être opposé au bonheur,
il doit favoriser le bonheur des hommes,
il doit favoriser l'amour, les relations humaines,
permettre de s'occuper de ses enfants,
d'avoir des amis, d'avoir le nécessaire.
Parce que c'est précisément
la chose la plus précieuse.

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