Texte : La vérité nous rend libre - Congrégation pour la doctrine de la foi


- Photo "Jean Bedel Bokassa" -

Quand l'homme estime qu’il ne peut affirmer sa propre liberté
qu'en niant explicitement Dieu,
sa dépendance à l'égard du Créateur
ou celle de sa conscience morale à l'égard de la loi divine
sont pour lui d'intolérables servitudes.

L'athéisme est donc à ses yeux
la vraie forme d'émancipation et de libération de l'homme,
tandis que la religion ou même la reconnaissance d'une loi morale
constitueraient des aliénations.

L'homme veut alors souverainement décider du bien et du mal ou des valeurs,
et d'un même mouvement, il rejette à la fois l'idée de Dieu et l'idée de péché.
C'est à travers l'audace de la transgression qu'il prétend devenir adulte et libre,
et il revendique cette émancipation non seulement pour lui,
mais pour l'humanité tout entière.

Devenu son propre centre,
l'homme tend à s'affirmer et à satisfaire son désir d'infini
en se servant des choses : richesses, pouvoirs et plaisirs,
au mépris des autres hommes qu'il dépouille injustement
et les traite en objets ou instruments.

Ainsi contribue-t-il pour sa part
à la création de ces structures d'exploitation et de servitude
que par ailleurs il prétend dénoncer. ...

Les inégalités iniques et les oppressions de toutes sortes
qui frappent aujourd'hui des millions d'hommes et de femmes
sont en contradiction ouverte avec l'Évangile du Christ
et ne peuvent laisser tranquille la conscience d'aucun chrétien. ...

Il n'y a pas de distance entre l'amour du prochain et la volonté de justice.
C'est dénaturer à la fois l'amour et la justice que de les opposer. ...
L’accès de tous aux biens requis pour une vie humaine,
personnelle et familiale, digne de ce nom,
est une exigence première de la justice sociale.

Extraits de l'instruction "Sur la liberté chrétienne et la libération" (Libertatis conscientia), 1985


 

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