Cri de pauvre : Quand je serais vieille - Anonyme


Mon Fils,
Si un jour tu me vois vieille,
si je me salis un peu quand je mange
et que je ne réussis plus à m’habiller toute seule,
soit compréhensif :
souviens toi du temps que j’ai passé pour t'éduquer...

Si, quand je parle avec toi,
je répète toujours les mêmes choses,
ne m’interromps pas, mais écoute moi plutôt :
quand tu étais petit je devais te raconter chaque soir
la même histoire avant que tu ne t’endormes.

Quand je ne voudrai pas me laver,
ne me fais pas honte :
mais souviens-toi plutôt 
quand je devais courir après toi
en inventant mille excuses
pour que tu prennes ton bain.

Quand tu verras mon ignorance 
pour les nouvelles technologies : 
ne me regarde pas avec ce sourire ironique, 
mais donne moi le temps nécessaire...
j’ai eu tant de patience pour t’apprendre l’alphabet.

Quand,  je n’arriverai pas parfois à me souvenir 
quand je perdrai le fil de la conversation, 
donne moi le temps nécessaire à retrouver la mémoire 
et si je n’y arrive pas, ne t’énerve pas : 
la chose la plus importante n’est pas ce que je dis 
mais le besoin d’être avec toi 
et de sentir que mon fils m'écoute.

Quand mes jambes fatiguées n’arriveront plus 
à tenir la cadence de tes pas, 
ne me considère pas comme un boulet, 
mais viens plutôt vers moi 
et offre moi la force de ton bras 
comme je l’ai fait lorsque tu as fais tes premiers pas.

Quand je te dirais que j'aimerais être morte, 
ne te fâche pas, un jour tu comprendras 
ce qui m'a poussé à le dire cela. 
Essaie de comprendre qu’à mon âge on ne vit pas : 
on survit.

Et un jour, tu découvriras que, malgré mes erreurs, 
je n’ai toujours voulu que le meilleur pour toi, 
et que j’ai toujours fait de mon mieux pour préparer ta route.


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