Le temps passant - Xavier Grall


Ah, les temps passants ! 
Mais n’est-ce pas nous qui passons ? 
… Et si le paradis commençait ici et maintenant,
S’il n’y avait nulle cassure entre le temps et l’éternité ?

Le peu que l’on a, l’étreindre.
En tirer tous les sortilèges
Comme ces enfants pauvres 
Qui découvrent les merveilles
Au bout de leurs bricoles.

Ah, les temps passants ! 
Ils furent urbains, parisiens,
Les voici paysans, manants.
Ils furent fébriles, agiles,
Les voici tranquilles et comme apaisés.

Ne nous plaignons pas.
D'autres ont connu des ans si durs,
Des ans brisés avec rien dedans
Que de la peine et de la douleur !

Ainsi donc, à toi,
Mon quarante-septième printemps,
Je viens te dire bonjour ! 



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