Texte : Sauvegarde des animaux ? - Théodore Monod

On souhaiterait ne plus voir
ressassée indéfiniment l’objection banale :
avant de secourir les animaux,
il faudrait songer aux hommes…

Comme s’il s’agissait,
parce que l’on veut mettre fin
à des massacres de baleines,
de jeunes phoques, de panthères
ou d’orangs-outans,
d’oublier la détresse des enfants,
les pauvres maisons
écrasées par les bombes
ou les cris des torturés…

Il ne s’agit pas de ceci ou de cela,
et l’on voudrait être bien certain
que les infatigables ressasseurs
de ce misérable et si commode argument,
s’ils refusent la pitié pour les bêtes
au nom d’une priorité,
se trouvent bien eux-mêmes
aux avant-postes
dans le combat pour l’homme.

Ce n’est pas évident.
Pour beaucoup d’entres eux,
ce n’est pas, on peut le craindre,
l’un ou l’autre mais bien :
ni l’un ni l’autre.

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