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Texte : Confort confit - Adrien Candiard

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Il y a des conforts agréables, comme il y a aussi des conforts glauques, des conforts où on est malheureux, des conforts où on crève de solitude, mais qui restent des conforts tout de même. Il n’est pas bon pour l’homme de rester toujours confit dans la même confiture... C’est l'autre qui, par sa détresse matérielle ou morale, par ses idées qui me surprennent, par ses manières de faire qui ne sont pas les miennes, vient m’empêcher de devenir un vieux garçon spirituel, perclus d’habitudes qui deviennent vite des manies. Mon réflexe sera de me protéger de ces autres qui remettent en question ma vie bien agencée... Celui que j’ai sous les yeux, c’est ce frère qui m’agace, ce frère dont la détresse m’inquiète et que je ne veux pas voir ; ce frère fait à l’image de Dieu, dont il est, de l’aveu même de Dieu, l’icône la plus ressemblante.

Texte : Séparation - Christian Bobin

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Chaque séparation nous donne une vue de plus en plus ample et éblouie de la vie. Les arrachements nous lavent. Tout se passe, dans cette vie, comme s’il nous fallait avaler l’océan. Comme si périodiquement nous étions remis à neuf par ce qui nous rappelle de ne pas nous installer, de ne pas nous habituer. La vie a deux visages : un émerveillant et un terrible. Quand vous avez vu le visage terrible, le visage émerveillant se tourne vers vous comme un soleil. _________________ Photo :  Survivance

Texte : Faux semblant - Maurice Bellet

Sous prétexte de résistance à l'esprit du monde, on peut très bien s'enclore dans une espèce de «bulle», ou de clan religieux où l'on se tiendra à l'écart des préoccupations sociales, de la rencontre entre la religion et la psychologie, la psychanalyse, à l'abri de toute confrontation avec la critique... considérant tout cela comme dépassé. Or, en demeurant bien au chaud dans une prière, une paix et une joie superficielles, on ne fait que conforter le monde dans ses aspects les plus redoutables. Tel le règne féroce de l'économie et de l'argent récapitulé dans cette maxime : «Si Dieu est Dieu, les affaires sont les affaires...». On se tient alors dans une dépendance absolue vis-à-vis du système en place, et c'est l'illusion la plus totale. L'attitude inverse consiste selon moi à risquer l’Évangile dans la confrontation la plus rude, la plus dangereuse avec la réalité de ce monde. En repérant d'abord où est le «lieu du co...